L'auto-sabotage :
quand ton cerveau bloque ta perte de poids
(et comment y remédier)
Vous connaissez sûrement cette situation : vous souhaitez perdre du poids, vous vous fixez des objectifs, vous faites des efforts, mais au bout d'un moment, quelque chose bloque. Vous adoptez des comportements qui vous freinent, comme grignoter par ennui ou abandonner après quelques jours d’efforts. Et si je vous disais que ce n'est pas de votre faute ? Que votre cerveau joue un rôle clé dans ce sabotage ? C’est vrai, et comprendre ce mécanisme est la première étape pour y remédier. Voici comment...
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Votre cerveau est une machine fascinante, mais parfois, il vous joue des tours sans que vous vous en rendiez compte. Son objectif principal ? Vous protéger et assurer votre survie. Pour cela, il privilégie ce qui est familier, ce qu’il connaît déjà, même si cela ne vous convient plus. Il cherche à maintenir un équilibre, un état stable, appelé l’homéostasie.
Dès que vous tentez de modifier cet équilibre – par exemple, en changeant vos habitudes alimentaires ou en adoptant une nouvelle routine – votre cerveau perçoit cela comme une menace potentielle et déclenche des mécanismes de défense.
Vos croyances façonnent vos actions
L’un des principaux freins au changement, ce sont les croyances limitantes. Ces pensées, souvent inconscientes, se sont installées au fil du temps, influencées par votre éducation, vos expériences et votre entourage. Si vous avez toujours entendu que « perdre du poids est une bataille difficile » ou que « certaines personnes sont faites pour être minces, d’autres non », ces idées deviennent des vérités dans votre esprit.
Le problème, c’est que votre cerveau fonctionne sur un principe simple : il cherche à confirmer ce qu’il croit déjà. C’est ce qu’on appelle le biais de confirmation. Si vous êtes persuadée que « je n’ai pas de volonté » ou « je vais forcément échouer », votre cerveau va interpréter chaque difficulté comme une preuve que vous avez raison. Il va ignorer les réussites et amplifier les échecs, renforçant ainsi ces croyances négatives.
Un cerveau qui privilégie l’économie d’énergie
Un autre facteur entre en jeu : votre cerveau adore les raccourcis. Il automatise tout ce qu’il peut pour éviter de gaspiller de l’énergie. C’est ainsi que se forment les habitudes. Lorsque vous répétez une action plusieurs fois – par exemple, grignoter lorsque vous êtes stressée –, votre cerveau enregistre cette réponse comme une solution efficace et la transforme en réflexe.
Lorsque vous tentez de modifier ces habitudes, votre cerveau résiste. Non pas parce qu’il veut vous saboter volontairement, mais parce qu’il cherche à conserver ses schémas existants. Il vous envoie alors des signaux sous forme d’envies irrépressibles, de pensées négatives ou d’un manque de motivation soudain. Vous pouvez alors avoir l’impression de « perdre le contrôle », alors qu’en réalité, c’est simplement votre cerveau qui essaie de vous ramener à ce qu’il connaît.
Briser ces schémas : une prise de conscience essentielle
La bonne nouvelle, c’est que ces mécanismes ne sont pas une fatalité. Votre cerveau est plastique, il peut évoluer et créer de nouvelles connexions neuronales. Mais pour cela, il faut d’abord identifier ces croyances limitantes et ces automatismes qui vous freinent.
Ensuite, il est essentiel d’adopter des stratégies adaptées pour contourner ces résistances et reprogrammer progressivement votre cerveau vers un mode de fonctionnement plus en accord avec vos objectifs. La clé ? Une approche bienveillante, qui mise sur la répétition, la pleine conscience et des actions progressives pour installer de nouvelles habitudes durables.
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Votre cerveau fonctionne comme une machine à économiser de l’énergie. Il automatise un maximum de comportements pour éviter de réfléchir et d’analyser chaque action au quotidien. Ces automatismes, appelés raccourcis neuronaux, sont des chemins que votre cerveau a tracés au fil du temps, en fonction de vos habitudes et expériences passées.
Des comportements répétés, ancrés dans le cerveau
Chaque fois que vous répétez un comportement, votre cerveau renforce ce circuit neuronal. Par exemple, si vous avez pris l’habitude de grignoter devant la télévision, votre cerveau associe cet acte à un moment de détente. Plus vous répétez ce schéma, plus l’association devient forte. Ainsi, lorsque vous êtes fatiguée, stressée ou simplement devant un écran, votre cerveau active automatiquement ce raccourci : « télé = grignotage ». Ce n’est même plus une décision consciente, mais un réflexe bien ancré.
Le piège des raccourcis inefficaces
Le problème, c’est que ces raccourcis ne tiennent pas compte de vos véritables objectifs. Ils privilégient l’instantanéité et le soulagement immédiat, sans se soucier des conséquences à long terme. Si vous souhaitez perdre du poids ou adopter une alimentation plus équilibrée, ces automatismes peuvent devenir de véritables freins, car votre cerveau choisira toujours la solution la plus simple et la plus rapide.
Lorsque vous ressentez une émotion forte – stress, fatigue, ennui –, votre cerveau ne cherche pas la meilleure réponse pour votre bien-être à long terme. Il active la solution qu’il connaît déjà : manger pour apaiser l’émotion. C’est ainsi que l’alimentation devient une réponse conditionnée à des états émotionnels, plutôt qu’un simple besoin physiologique.
Sortir du mode automatique
La bonne nouvelle, c’est que ces raccourcis neuronaux ne sont pas irréversibles. Le cerveau est plastique : il peut se modifier et créer de nouveaux chemins. Mais pour cela, il faut d’abord prendre conscience de ces automatismes et de leurs déclencheurs. Une fois identifiés, il est possible de les reprogrammer progressivement en mettant en place de nouvelles habitudes plus alignées avec vos objectifs.
Cela passe par des stratégies simples mais puissantes, comme le fait de remplacer un réflexe automatique par une autre action (par exemple, boire un thé ou pratiquer une respiration profonde au lieu de grignoter en réponse au stress). Plus vous répétez cette nouvelle action, plus votre cerveau l’intègre et finit par la privilégier à l’ancienne.
Changer un automatisme ne se fait pas du jour au lendemain, mais avec de la répétition et de la bienveillance envers soi-même, il est tout à fait possible de transformer ses habitudes alimentaires et de reprendre le contrôle sur ses comportements.
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L’auto-sabotage n’est pas une fatalité. Vous pouvez rééduquer votre cerveau pour qu’il cesse de freiner votre perte de poids et devienne, au contraire, votre meilleur allié. Voici cinq stratégies concrètes pour y parvenir.
Identifiez vos croyances limitantes
La première étape consiste à prendre conscience des pensées qui vous empêchent d’avancer. Notez toutes les phrases négatives que vous vous répétez souvent à propos de votre poids et de votre corps ("Je n’y arriverai jamais", "J’ai toujours été comme ça"…). Ensuite, demandez-vous : sont-elles réellement fondées ou ne sont-elles que des blocages mentaux ? Remplacez-les par des affirmations positives et réalistes comme "Je suis capable de changer à mon rythme" ou "Je mérite de me sentir bien dans mon corps". Répétez-les chaque jour pour aider votre cerveau à intégrer cette nouvelle réalité.
Reprogrammez vos habitudes automatiques
Votre cerveau fonctionne par répétition : il renforce les connexions qu’il utilise le plus souvent. Si vous avez pris l’habitude de grignoter devant la télévision, il considérera cela comme une norme. Pour briser ce cycle, il faut introduire de nouveaux rituels. Plutôt que de vous priver brutalement (ce qui risque d’être contre-productif), remplacez l’ancienne habitude par une nouvelle plus bénéfique : buvez une tisane, faites quelques étirements ou occupez vos mains autrement. Avec le temps, votre cerveau assimilera ces nouvelles associations et les préférera aux anciennes.
Pratiquez la pleine conscience
Manger en pleine conscience permet de reprendre le contrôle sur vos envies et d’éviter les comportements impulsifs. Avant de céder à une envie soudaine, prenez quelques secondes pour respirer et vous poser une question simple : "Ai-je vraiment faim ou est-ce une envie dictée par une émotion ?". Cette pause vous aidera à distinguer la vraie faim d’un simple besoin de réconfort et à répondre autrement à ce besoin. Plus vous serez attentive à votre ressenti, plus vous pourrez adapter vos choix à vos besoins réels.
Célébrez chaque petite victoire
Le chemin du changement se construit sur des petites actions positives accumulées. Ne vous focalisez pas uniquement sur le chiffre sur la balance, mais sur tous les progrès que vous faites : choisir un repas équilibré, dire non à un grignotage automatique, prendre une marche après le dîner… Chaque petite victoire renforce votre motivation et ancre de nouvelles habitudes. Prenez l’habitude de vous féliciter, même pour des choses qui vous semblent anodines.
Entourez-vous des bonnes personnes
Changer seule est possible, mais c’est beaucoup plus facile avec du soutien. Rejoindre un groupe, faire appel à un coach ou partager votre parcours avec des proches qui vous encouragent peut faire toute la différence. Avoir des personnes qui vous comprennent, vous motivent et vous rappellent pourquoi vous avez commencé vous aidera à surmonter les moments de doute et à rester engagée dans votre démarche.
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L’auto-sabotage n’est pas une preuve de manque de volonté, mais plutôt un mécanisme inconscient qui maintient votre cerveau dans un état de sécurité et de confort. Comprendre comment il fonctionne et apprendre à reprogrammer vos comportements est une étape essentielle pour dépasser ces blocages et atteindre vos objectifs de perte de poids.
Ce processus demande du temps, de la patience et de la bienveillance envers vous-même. Changer des habitudes ancrées depuis des années ne se fait pas du jour au lendemain, mais chaque petite victoire est une avancée vers un mode de vie plus équilibré et épanouissant.
La clé réside dans la régularité et la confiance en votre capacité à évoluer. Plus vous entraînez votre cerveau à adopter de nouvelles habitudes positives, plus il vous soutiendra dans votre démarche. Même si certaines journées sont plus difficiles que d’autres, rappelez-vous que chaque effort compte.
Alors, faites preuve d’indulgence envers vous-même, célébrez vos progrès et gardez à l’esprit que vous êtes capable de réussir. Votre cerveau peut devenir votre meilleur allié dans cette transformation, à condition de lui donner les bonnes instructions et de lui laisser le temps de s’adapter.